Ce jeu de plein air et de boue
Tu vois, ce sport à l'impact rude te fait du rugbyman un généreux au combat, un vaillant néandertalien, un compagnon, un fraternel d'une pratique maçonnique, un goulu des émotions dans l'affrontement collectif du champ passionnel.
Le rugby, c’est le sens du courage et du partage, un jeu rudoyant, tu vois, les hommes se pressent, se compressent. Le boursoufflé de l'ego, il mange ! La métaphore belliciste est excessive mais y’a de la turbulence dans la gestuelle, ça inonde le périmètre, tu vois.
Le rugby se robotise
La classe c'est quand t'as dépassé la technique. Aujourd'hui, hélas, le joueur doit être dans la maîtrise, dans un processus de normalisation planétaire. Le public, au stade ou à la télé, il veut voir le ballon. On prend plus de risques, or la création est mère de prise de risque, ça passe ou ça casse. Que sont les Boniface, Jo Maso, Codorniou, devenus ? Tu vois, l’esthétique du rugby, c’est une hypothèse révolue dans l'aventure collective, aujourd'hui c'est la méthode, la précision. Mais ce jeu reste passionnant.
Plus de gorgeons conviviaux
Ce ne sont plus des épicuriens olympiques, les joueurs. Avant, y’avait la voracité de la 3ème mi-temps, faite d’agapes, de bacchanales, tu vois quand les gorgeons conviviaux libèrent la parole. Raconte-le à ton stylo ça : le gouleyant du gorgeon du 3ème temps de la rencontre…
Coupe du Monde : une hypothèse de bonheur recevable
Seuls les All-Blacks ont des signatures, ils n'ont pas un jeu innovant mais ce sont les seuls qui produisent du jeu, ils seront difficiles à battre.
Les Anglais sont pas créatifs, les Australiens, les Sudafs sont gaillards, quant à nos coquelets, ils sont volontaires mais pas inventifs.
Dans l’Ovalie de France, mansuétude oblige, y’a de la noblesse mais un manque d’allant dans la construction et pas assez de talent. Mais pour peu qu’ils oublient la rigueur et la trouille, qu’ils soient fécondés par l’inspiration, nos coquelets peuvent espérer vaincre, pourquoi pas. Une hypothèse de bonheur recevable, tu vois…