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Film

  • Le sel de la terre / Documentaire de Wim Wenders sur Sebastião Salgado

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    Le monde est merveilleux et horrible. L’esthétique nous aide à nous émerveiller et nous permet de regarder l’horreur (Edgar Morin). Il existe une esthétique de la violence, des oeuvres à l'effroyable beauté. Wenders filme Sebastião Salgado commentant ses photos dans un noir et blanc contrasté, superbes et horribles, terrifiantes, puis des reportages optimistes. 

    L'insoutenable vision du mal

    wim wenders,sebastião salgado

    La première partie du documentaire qui commence par ses fameuses photos d’une fourmilière de chercheurs d’or dans une mine à ciel ouvert au Brésil, est consacrée aux conflits. Du génocide du Rwanda, à la famine du Sahel et à l'exode. Paradoxalement, la beauté de ses œuvres inspire l’horreur de la manière la plus efficace.

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    Parmi toutes ces photos inouïes de mort-vivants et de cadavres, celles des enfants sont insupportables, comme lors du génocide du Rwanda, celle d'un père jetant son enfant sur un tas de cadavres, ou encore la tuerie de dizaines de gens réfugiés dans une église. 

    wim wenders,sebastião salgado

     

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    wim wenders,sebastião salgado

     

    Toutes ces images nous donnent mauvaise conscience, nous faisant voyeurs impuissants de l'anéantissement d'un monde opprimé, incroyablement éloigné de nos civilisations. 

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    La série sur les pompiers canadiens lors de l’invasion du Koweït semble montrer des hommes statufiés comme mis en scène.   

    Salgado ou l’Optimiste

    La seconde partie est consacrée au Bien. Déprimé par ces reportages tragiques, le photographe après avoir été tenté de lâcher ses boitiers, choisit des sujets opposés qui donnent du sens à la vie. Salgado photographie l'avenir, les possibles, un horizon heureux, voire angélique. Des images animalières, la beauté de la nature et son projet de reforestation chez lui, au Brésil.   

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    Si le film a ses détracteurs, Le Sel de la terre est néanmoins impressionnant.

     

    Guzargues 15 mars 2015

     

  • Retour à Ithaque de Laurent Cantet

     cuba

    J'ai beaucoup aimé, c'est un huis clos théâtral dans une maison de la vieille Havane, notamment sur le toit-terrasse qui donne sur le célèbre Malecón d'où s'enfuirent les "valseros" et sur les rues et leurs rumeurs. Le retour d'un écrivain exilé en Espagne donne lieu à une réunion entre amis de 40 ans. Tiens, tiens... "Eva Maria se fue buscando el sol en la playa", musique et fiesta font assez rapidement place, alcool aidant, aux règlements de compte sur fond critique du régime jusqu'à l'autocritique et l'évocation des illusions perdues. Un peintre qui ne peint plus, l'écrivain qui a dû s'exiler, une ophtalmo dont les enfants sont à Miami et qui quémande sa pitance, un ingénieur obligé de fabriquer des batteries et un type aux allures de mafieux qui parade tout en étant rentré dans le rang. C'est brusque, humain, émouvant, intense et ça documente sur le rêve cubain de l'Homme Nouveau. Bref de l'excellent cinéma, sans grands effets de lumière et de mouvements de caméra mais... Eva Maria se fue buscando el sol en la playa...

     

  • Jours de pêche en Patagonie

    Un film qui en manque singulièrement de pêche mais pas de poésie. 

    L’alcoolo repenti, Marco, la cinquantaine, veut se refaire la cerise et, au prétexte d’une pêche au requin, choisit de retrouver sa fille sur la route du repentir sans doute et d’une nouvelle vie... sobre.

    Il a des airs de benêt face à la vulgarité de l’entraîneur de boxe et face à la dureté de sa fille qu’il a laissée avec sa mère il y a longtemps.

    Plans très longs, action ultra-lente, montage fait à la main : aux antipodes du style nerveux d’Hollywood. Moi qui prône le temps long, je n’ai cependant pas été convaincu sur le coup.

    Si j’ai pas mal baillé, j’admets cependant que Jours de pêche en Patagonie ne manque pas de petits intérêts sans prétention.

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