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RécitS

  • La photo présidentielle manquée aux Rencontres d’Arles 2016


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    Fouille à l’entrée des Ateliers pour cause de visite présidentielle. Mon intention n’est pas de filer le Président, je n’aime pas jouer le paparazzi. 

    Je tombe par hasard sur le pavillon où se trouve François Hollande, aperçois Hubert Védrine, l’autre Président, celui des Rencontres et un cortège d’officiels regardant un spectacle de danse. Je sors et soudain, des portes du pavillon, telles celles d’un toril, surgit l'escorte effervescente, avec à sa tête François Hollande et Sam Stourdzé, directeur des Rencontres.
    Je me trouve dans l’arène malgré moi. Au moment où je brandis mon Canon comme le torero agite sa muleta, un gardian me projette à deux mètres. Qu’importe. Durant le vol plané je fais une passe de cape de matador-photographe, à la volée bien sûr, et réalise la vraie photo ratée : floue, surexposée, minable. Le boîtier devenu étoffe
    de serge rouge frôle un Sam Stourdzé filiforme, déformé par le bougé, il me traverse le regard, agacé. Paradoxalement, les hautes lumières lui donnent un teint sombre et la bouteille d’eau qu’il tient dans la main est bien peu protocolaire. La même étoffe accroche un Hollande rond, souriant, élégant, costard sombre, solaire. Flou, noir mais solaire. 

    Le gardian métamorphosé en garde du corps s’excuse d’avoir été aussi brutal et deux minutes après, me permet de photographier le Président, si bien coiffé, qui prend congé, visiblement ravi de sa visite.

    Le Canon redevenu boîtier, capte une scène nette, contrastée, dynamique, brouillonne. Une photo dans la mêlée, prise au plus près des « huiles » : Hervé Schiavetti, maire d’Arles, aux anges, et le Préfet de Région un tantinet perplexe.

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    LES RENCONTRES d'ARLES / ART dans l'AIR 

     

     

  • La recette de la brandade

    Quelle belle journée, le public debout lui fit une ovation en secouant les mouchoirs qu'il avait fournis pour la faena aux arènes de Nîmes. Il est sans doute utile de préciser qîue la faena est le troisième mois d'une suspension de rouler-bourré, il s'agit donc de la préparation de l'estocade.


    Quelque temps auparavant, lors de la feria des vendanges, il avait décidé de préparer une brandade de morue. Faire la morue pas la guerre s'était-il dit, voilà qui soulage sans broyer du noir alors qu'il était au creux de la vague. Parvenu dans la cité Romaine il fit dessaler la morue dans un bar en la faisant tremper dans du vin, première erreur, avant de préparer la brandade, en changeant régulièrement de cépage. Sa seconde bêtise fut d'oublier les patates, il en manquait faut dire, de les écraser à la fourchette en ajoutant l'ail pilé et le persil haché et, à la manière de la mayonnaise, de verser petit à petit l'huile d'olive, comme lui avait indiqué Danielle du marché de la ville. Autant dire tout de suite que Fany, la morue avinée du bar, appela la Maréchaussée qui le mit à pied pour un automne entier.


    C'est ainsi que par un jour d'hiver, après avoir acheté mille mouchoirs de Cholet, il fit appel aux services de J.P. Hubert des Rives du Léz pour le conduire à la fameuse faena prescrite par un gaillard monstrueux de l'amère Maréchaussée.


    Et là, se produisit l'invraisemblable, le matarieutor loin de déclencher une énorme bronca préfectorale, obtint une oreille et la queue du taureau et reçut l'ovation du procureur et du public debout. 

    La préfectorale râle et le procureur n'en n'a cure, question de recettes sans doute. Recette de brandade. Le Seigneur des armées de policiers la prépare avec toutes les arêtes préfectorales, des kilos de vino sans adjonction d'huile et, en horrible pécheur, rajoute trois mois de sel ! Alors que le tribunal, avec discernement, pardonne aux deux-tiers la bévue du coupable et change le vin en eau, puis il extrait la morue avant de l’écraser avec une fourchette en enlevant soigneusement les arêtes ! Il la pile finement en ajoutant un peu d'huile et de lait, une légère amende jusqu'à obtenir une sanction raisonnable.

     

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  • Le chimiste de Séville

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    Extrait

    En cette fin d’après-midi de juillet 2012, le thermomètre affichait 40° dans les ruelles de Séville, l’oppressante chaleur, l’atmosphère poisseuse auguraient de l'irruption imminente de l’orage qui ne tarderait pas à lessiver l'asphalte. 

    Babel Santa sortit comme à son habitude vers 19 heures 30, parapluie sous le bras, cigarette au bec « Un último cilindrín antes del Apocalipsis, ricanait-elle, une dernière clope avant la fin du monde. »  A la même heure, sur l'austère paillasse, Paco Santa manipulait ses instruments de chimie avec méthode et prudence, quand tout à coup, jailli de la rue, retentit un crissement de freins suivi d’un cri strident.

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    La pirouette littéraire qui fait du récit une vraie nouvelle, est saisissante, c'est parfait ! On a envie, à la fin de cette lecture, d'en lire d'autres du même acabit !

     Christine Dujardin. Bibliothécaire

     Un style latino, foisonnant, pittoresque, une lointaine filiation avec le «réalisme magique» de Garcia Marqués. 

     Roland Faye. Traducteur

    Nouvelle rigolote. Inattendue. Je voyais bien de quoi il retournait, je cherchais, sans comprendre comment ça se passerait, la chute est jolie. Un beau crime. Finalement, c’est la grande question, comment se débarrasser de son couple.

     Bruno Vincendeau. Ecrivain

    séville,jabugo,chimiste

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