25ème Festival International du PHOTOJOURNALISME
Perpignan / Du 31 août au 15 septembre 2013
« L’esthétique nous aide à nous émerveiller et nous permet de regarder l’horreur » (Edgar Morin). Il existe une esthétique de la violence et des atrocités, jusqu’à l'effroyable beauté.
Depuis 25 ans VISA pour l’image revendique ce double regard au travers de son engagement pour le photojournalisme.
La tragédie de l’actualité et la liberté d’expression sont dans l’ADN du festival. Pour ce quart de siècle d’existence à Perpignan, Jean-François Leroy, son directeur, n’a pas l’indécence de « faire la fête ». Hélas, l’édition 2013 donne toujours à voir « la paix impossible » (McCullin), la guerre (la Syrie bien sûr, les rues d’Alep), les émeutes, la misère, les fléaux, l'enfermement, la folie.
À l'exception toutefois des superbes lions de Michel Nichols et surtout du très coloré et surprenant sujet sur les artistes de Kinshasa (Congo) de Pascal Maitre et du délirant Burning Man d'Eric Bouvet : une note bien légère, déjantée et blanche (blanchiment des photos) dans la noirceur et la sinistrose ambiantes.
Pascal Maitre - Kinshasa - (Couvent des Minimes)
Eric Bouvet - Burning Man - Nevada - Septembre 2012 - (Théâtre de l'Archipel)
Parmi les autres expos, voici une sélection non exhaustive :
- Don McCullin, invité d‘honneur. Cinquante ans de photographies, dont certaines cultes et des tirages charbonneux, un magnifique hommage.
Don McCullin - Sans-abri irlandais - Londres 1969 - (Egilse des Dominicains)
- Abir Abdullah, avec « Piège mortel » rend compte des incendies récents survenus à Dacca (Bangladesh) et des vies sacrifiées sur l'autel du profit pour cause d’insécurité. Des cadrages au poil, superbes.
Abir Abdullah - Piège Mortel - Dacca, Bangladesh - Août 2005 - (Couvent des Minimes)
- Rafael Fabrés / « Pacificacion » : la grande lessive à Rio de Janeiro avant la coupe du monde de foot en 2014 et des JO de 2016.
Rafael Fabrès - Rio 2012 - (Couvent des Minimes)
- Muhammed Muheisen pour une version de « Sous le conflit, la vie », l'espoir au cœur des régions dévastées.
- Vladimir Sokhin et les « Restavèks », appellation en créole haïtien des enfants victimes d'esclavage moderne.
Au Campo Santo, le 2 septembre, la première projection nocturne en multivision sur écran géant a commencé à retracer les événements les plus marquants de l'année écoulée. J’ai été séduit par la variété des sujets, étonné par l’excellence de certains comme les mouvements underground, bouleversé par les photos des athlètes des jeux paralympiques de Londres.
Entrée gratuite du 31 août au 15 septembre / Expositions ouvertes aux scolaires du 16 au 30