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  • Fin de fiesta à Séville

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    Giralda cohete (aéronef) Daniel Alonso 

    Le MIAM - Musée International des Arts Modestes de Sète présente l'exposition « Fin de fiesta à Séville » du 11 avril au 21 septembre 2014.

     Le MIAM pose un regard sur « les cultures savantes, modestes et populaires » du monde et de ces capitales où l’art s’invente à profusion. Après Manille et Winnipeg, Hervé Di Rosa a demandé à Curro González, artiste Sévillan, de prendre en charge cette troisième exposition consacrée à Séville. La capitale andalouse n’a cessé d’être le principal foyer d’activité artistique du sud de l’Espagne.

     L’expo du MIAM montre les travaux de plus d’une trentaine d’artistes liés à la célèbre ville et qui incarnent le mieux un regard sur les années 70/80 de fin de la dictature franquiste et de débuts de la démocratie. « Una vista »  satirique, à mille lieues des stéréotypes culturels.

     A travers photographies, peintures, installations, dessins, sculptures « Fin de fiesta à Séville » évoque à sa manière le flamenco, la Basilique de la Macarena, la Plaza de Toros de La Maestranza, la femme sévillane, la Semana Santa… et « nous invite à parcourir les ruelles enchevêtrées d’une ville douce et violente, mélancolique et rieuse, intime et universelle, grâce à une méthode inventée pour l’occasion et une architecture imparable, nerveuse et grandiose. »

    Guy Rieutort d’après Hervé Di Rosa et Curro González

     

    Horaires d'ouverture : tous les jours 9h30 -19h.

    MIAM - Musée International des Arts Modestes 23 quai Maréchal de Lattre de Tassigny

    04 99 04 76 44  http://www.miam.org

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     Curro González, Hervé Di Rosa au MIAM,10 avril 2014

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    Antonio Garrido

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  • GILLES FAVIER, PHOTOGRAPHE SINGULIER

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    Gilles Favier, photographe, membre de l’Agence VU, s’est installé à Sète en 2001. Avec l’Association CéTàVOIR, il a créé le rendez-vous photographique « ImageSingulières ». Quel photographe est-il, pourquoi Sète ? Art dans L’aiR est allé à la rencontre du directeur artistique à la veille de la 6ème édition du festival qui se déroule à travers la ville dans des lieux étonnants. 

    C’est dans un vaste local de l’ancien collège Victor Hugo, à la « Mid », Maison de l'image documentaire, que Gilles Favier nous reçoit. Baraqué comme un jouteur, il porte les lunettes d’un intello gagné par la sagesse. Photographe passionné, disciple de Diane Arbus, il parle de son travail sur un ton calme, analyse la modernité avec ses mots précis.

    Art dans L’aiR : Qu’est ce qui vous a donné l’envie de photographier ?

    Gilles Favier : Les hasards de la vie, j’étais à Roanne, me destinais sans en avoir la vocation à être prof de maths, mon meilleur copain faisait de la photo, je me suis inscrit avec lui dans une école à Toulouse. Ironie de l’histoire, lui a fini banquier et moi photographe. Je suis parti en cours d’études en Islande pour faire un sujet sur la guerre de la morue. Ensuite, pendant un an j’ai photographié une femme qui vivait dans la forêt avec ses lions, son cirque avait brûlé.Ce reportage a séduit Christian Caujolle, alors Monsieur Photo au quotidien Libération. Au journal, j’ai rencontré le journaliste Sorj Chalandon qui m’a donné la chance d'effectuer un premier reportage à Belfast sur le conflit nord–irlandais, c’était en 1981/82. Quand Christian a quitté Libé en 1986, je l’ai suivi à l’Agence VU. 

     Art dans L’aiR : Quel est votre parcours de photographe ?

    GF : Dans les années 80, j’ai « couvert » des conflits, des révolutions, Belfast… tout en ayant toujours la France au coin de l’œil, notamment les banlieues : la Renaude, Marseille, quartiers nord, immigration, le film « La Haine »...Ce qui m’intéresse c’est l’humain et une forme d’engagement du côté des perdants de la société, des sans-grades. La photographie documentaire est l’expression d’un point de vue, c’est le regard sur la vie. L’important est de respecter les gens. Mon rythme, c’est le temps long, cela fait trente ans que je travaille sur Belfast. L’immersion, le suivi au plus près des réalités, c’est aussi cela qui fait un bon photographe. Avec mon Hasselblad, je ne prends qu’une photo, le plus souvent en noir et blanc. Pour les commandes (Libé, Le Monde, etc.) j’utilise un dos numérique à présent, pour les réalisations personnelles, c’est en argentique que je travaille encore.

     Art dans L’aiR : Selon vous, où en est le photojournalisme ?

    GF : L’âge d’or est fini d’une certaine manière mais je ne suis pas pessimiste, c’est l’ancienne conception qui a pris fin. Avant, quand il se passait quelque chose dans le monde, on partait, ce n’est plus le cas, le numérique a bouleversé la donne mais il y a toujours matière à documenter. Beaucoup de jeunes gens talentueux, s’étant rendu compte que la presse ne les nourrirait pas, trouvent un financement, conçoivent et réalisent un reportage de A à Z.

     Art dans L’aiR Qu’est ce qui vous agace dans le monde de l'image ?

    GF : Le magma d’images insipides et ces touristes qui nous envoient des dossiers en vue d’être sélectionnés pour ImageSingulières, et dont l’unique sujet est une suite de photos prises à l’autre bout du monde. Comme si cela signait un point de vue professionnel ! Photographe est un métier qui s’apprend et qui exige un savoir-faire alliant qualité du regard, patience, rapport au sujet et talent.

     Art dans L’aiR Venons-en à ImageSingulières. D’où vient l’idée d’un festival de photographie ici, à Sète, la ville de Roger Thérond, créateur de Match, où Agnès Varda, la photographe du TNP de Jean Vilar, autre illustre sétois, tourna « La Pointe Courte » ?

    GF : Au commencement, il y eut une rencontre avec Anders Petersen à Saint-Etienne. En 2007, l’association CéTàVOIR a invité le photographe suédois, emblématique d’un type de photographie sociale, en résidence pour réaliser une carte blanche sur la ville durant un mois. Ce fut le point de départ du rendez-vous photographique ImageSingulières. Depuis lors, une exposition du travail du résident de l’année est présentée et un livre est coédité. Christian Caujolle, l’ami très proche et fidèle depuis la création, est responsable de la mise en forme de ce travail.

     Art dans L’aiR : Comment se situent Sète et ses ImageSingulières au milieu de ses deux aînés, Arles et ses Rencontres et Perpignan et VISA pour l’Image ?

    GF : Sète est un port, une ville populaire, au sens noble, plus rustique que Perpignan et Arles. Les visiteurs aiment ce mélange de culture, de beauté et de sens de la fête qu’offre l’île singulière, ici les expos, les soirées sont gratuites et nous disposons d’espaces étonnants. Les photographes sont présentés dans plusieurs chais, au Boulodrome, à la Chapelle du Quartier-Haut, au Théâtre de la Mer… Cette année on retrouve le Chai Skalli et la Salle Boyé sur les quais et nous consacrons 900 m2 à la bande dessinée documentaire, une nouvelle école qui s'inspire de la photo en s’accaparant le champ social, politique.

    Autre spécificité, ImageSingulières,« laboratoire » de la photographie documentaire, défend la photographie qui donne à réfléchir, engagée, sociale, politique, esthétique, issue à la fois du mouvement documentaire des années trente mais aussi partie prenante de l’art contemporain. Enfin, le festival doit beaucoup aux indispensables collaborateurs, la plupart bénévoles, et à ses partenaires au premier rang duquel figure la Ville de Sète. ImageSingulières est désormais l’autre fleuron de la photographie en Languedoc-Roussillon, nous avons accueilli pour la sixième édition plus de 50 000 visiteurs.

     Art dans L’aiR Pour conclure, quels sont les photographes qui vous ont le plus touché en six ans d’IS et quelle image du festival 2014 offririez-vous au lecteur d’Art dans L’aiR ?

    GF : Mes deux photographes préférés, déjà cités, sont Anders Peterson par lequel tout est arrivé et Rafael Trobat qui a magistralement montré en 2012 avec « Aquí, junto al agua. Nicaragua », dix-huit années de photographies, depuis la fin du sandinisme jusqu’à la transition néolibérale. Et c’est une photo d’Anders que j’offrirais les yeux fermés : « Café Lehmitz », une scène de bistrot à Hambourg montrant un homme-enfant blotti contre le visage d’une femme hilare.

    Encadré 

    En savoir plus :

    Gilles Favier poursuit sa collaboration avec l’agence VU, Libération et son travail de documentariste. Il prépare un livre sur Saint-Etienne avec Florence Aubenas, pour le centenaire de la mort de Jaurès, une histoire de l'esclavage entre Bénin et Bahia et un ouvrage sur ses dérives hôtelières « One star hôtel ».www.gilles-favier.com

    ImageSingulières / Edition 2014 du 28 Mai au 15 juin : dix-huit expositions, deux « thema », des évènements à retrouver sur www.imagesingulieres.com

    La MID dirigée par Valérie Laquittant et par Gilles Favier, a pour principal objectif de favoriser la création photographique. Stages tous publics. 3, rue Raspail, 34200 Sète - 04 67 18 27 54 -www.la-mid.fr

    CéTàVOIR travaille à mieux faire connaître au public la photographie documentaire.

    Agence VU : www.agencevu.com 

    sète,gilles favier

    Belfast 1989 Quartier de Falls Road

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    La Renaude, quartier nord de Marseille, commande publique DAP 1992 Benin-2004.503.jpg

    Bénin, village de Koko nord Bénin,  cérémonie vaudou 2004

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     Petites tailles, camp naturiste de Montalivet dans les Landes commande publique DAP 1997 

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     Les Quatre, quartier Beaubrun Saint-Etienne 2005

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    Anders Petersen : Café Lehmitz, Hambourg 1969