ARLES IN BLACK
Du 1er juillet au 22 septembre 2013
Le choix du NOIR et BLANC
Les Rencontres Internationales de la Photographie (RIP) ont choisi de consacrer l’édition 2013 au Noir et Blanc. Quelle est sa place aujourd’hui après avoir disparu presque totalement après 2000 ?
S’il ne faut retenir que quelques photographes, mon choix forcément subjectif et arbitraire, porte sur trois français, une fois n’est pas coutume, et un Chilien.
Antoine Gonin
Avec « Empreinte », le photographe tire un parti plastique d’exception d’un inventaire documentaire géographique. Il découpe en tranches le monde, le plus souvent la France mais aussi l’Aragon en Espagne, pour en extraire des textures révélatrices de formes qui livrent des compositions abstraites, graphiques, poétiques. Ses immenses tirages en noir et blanc sont des paysages vus le plus souvent du ciel ou en plongée depuis la terre, comme la photo du bassin de « notre » bassin de Thau. Un choc esthétique qui rappelle les photos aériennes des années 70/80 de William Garnet, Georg Gester, Robert Bucknam et met à distance l’académicien Arthus Bertrand.
Sergio Larrain
La rétrospective du photographe Chilien le sort d’un relatif anonymat. Sergio Larrain avait un œil vif, « libéré des conventions » et même s’il n’arrive pas à la hauteur de Cartier-Bresson qu’il vénérait, son approche sociale et poétique laisse une belle œuvre.
Gilbert Garcin
Son travail est jubilatoire, intelligent. C'est à la retraite qu'il a débuté la photographie, à l’âge où bien de ses collègues Marseillais jouent à la pétanque. Il fait des photomontages d’une simplicité désarmante, se mettant en scène, avec un humour constant sous les traits d'un double de M. Hulot de Tati, pour décliner des « petites philosophies ».
Connaître ses limites
Vincent Fillon
Il est l’un des lauréats du concours SFR. Il photographie des lieux en désuétude et propose par simple manipulation - une surimpression qu’on oublie tant le résultat est épatant - une autre image, élégante, à haute valeur artistique dans son grand format carré.
Transition/Afrique du Sud
Arles In Black ce sont aussi Lartigue, Guy Bourdin, etc. Et le collectif de douze photographes Sud-Africains et Français (dont un Belge et quel belge : Harry Gruyaert ! ). La Mission a ramené d'Afrique du Sud « Transition, paysages d’une société », un travail documentaire, une approche sociale au travers des problème de la terre liés à l’histoire raciale de l’Apartheid.
2013 : un bon cru
Si l’édition 2013 est un bon cru, je pointe cependant une baisse de forme des soirées et surtout des tarifs excessifs : 8 € l’entrée pour une seule expo. A noter que VISA pour l’Image de Perpignan et l'excellent Images Singulières de Sète proposent la gratuité des entrées.
Arles - Place de la République - 3 juin 2013