Film écrit et réalisé par Nicolas HULOT et Jean-Albert Lièvre présenté en avant-première au Gaumont de Montpellier ce 7 septembre 2009.
Le titre
Référence à l’attitude des passagers du Titanic qui continuaient à danser et à festoyer sans réaliser la proximité de l’iceberg fatal.
Les auteurs
Nicolas HULOT et Jean-Albert Lièvre se sont rencontrés il y a des années au Costa Rica, un « paradis vert » où l’écologie mais encore la santé et l’éducation sont des priorités.
Le Film/Les images
Les 3 films, le film D’Al Gore « Une vérité qui dérange », « Home » d’Arthus Bertrand et « Le syndrome du Titanic » sont complémentaires ». « La belle nature » est la grande absente du documentaire. Nicola Hulot taclerait-il « Home », le paradis terrestre menacé de YAB.. ?
Un graphisme superbe, pas « esthétisant » dit Jean-Albert Lièvre. Il n’empêche que j’ai vu la beauté sous le chaos, l’esthétie du cadre, la plastique des sujets, notamment de l’urbanité japonaise : éblouissant !
Bémol
Curieux tout de même que la majorité des images proviennent des quatre coins du monde mais surtout du Japon, du Brésil, des USA, d’Afrique… Quid dès lors du chaos écologique en Europe, en France : L’Europe serait-elle le continent épargné ? Les pays désignés pourraient en faire le reproche à Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre.
Autre réserve
Aux 3/4 du film j'étais si enthousiaste et touché que j'aurais pu applaudir à tout rompre. Si à la fin, à l'image de la salle, je n'ai que mollement applaudi c'est parce que Hulot et Lièvre finissent par en faire un peu trop en répétant le même schéma.
Les sujets
La sortie délirante de l’iPhone à Tokyo, la fête hallucinante et grotesque d’ados japonais, la misère insupportable à Lagos, les « homeless » de LA, les hommes cages en Chine. Les contrastes indécents entre nos sociétés post-industrielles et les pays pauvres. Les premières cassent leurs jouets en les jetant et ce sont les africains, indiens, qui les cassent réellement et manipulent les composants toxiques.
Les skieurs de Dubaï, les tours insensées, rivalisent de gâchis d’énergie, d’inutilité ridicule et côtoient souvent une misère qu’ils méprisent. Les puits de pétrole, les extracteurs de minerais ravagent à jamais des contrées entières.
Les gens, les jeunes notamment, tchattent à la vitesse de la lumière de manière transcontinentale sans jamais se rencontrer.
Le Commentaire, la bande son, le montage
Le commentaire intimiste évoque l’inquiétude avec sévérité mais sans rage, il ne sert à rien d’hurler à la vue du constat, il faut analyser, espérer et agir.
Quant au rythme : ça claque comme des coups de fouet.
La bande son hétéroclite mélange jazz, électro, Mozart, Gainsbourg en japonais, bruits d’aéroports, de métros, de rues et des témoignages courts et percutants (De Gaulle, JF Kennedy, Théodore Monod, Dali, Al Gore…)
Le montage est superbe, juste, précis... artistique.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18918513&cfilm=129802.html
Conférence de Presse
« Au départ, on voulait faire un constat de la crise, on a fini par en analyser les effets. »
Le système basé sur une croissance exponentielle est intenable !
Nécessité de s’attaquer au chantier du basculement des régulations.
- Étêter la civilisation du gâchis
La taxe carbone est « chiante mais nécessaire » dixit NH. Le sujet est complexe, l’association Nicola Hulot ONG a donné à lire les textes de loi à 15 000 personnes : avant lecture, 90% des gens étaient contre, après la tendance s’est inversée. Pourquoi ? La plupart pensaient « une taxe de plus », « toujours les mêmes qui paient »
Or, elle sert justement à aider les précaires, qui vont s’y retrouver.
- La crise écologique ne pourra être réglée sur le dos des plus pauvres.
L’humiliation vient s’ajouter à l’exclusion et tôt ou tard les pauvres plus marginalisés que jamais vont nous sauter à la figure.
10% du budget mondial militaire suffirait à répondre aux besoins de santé, éducation et il est scandaleux que ce soit l’OMS (Organisation Mondiale du Commerce) qui ait pareille autorité.
- Faire de la sobriété, un nouveau mode vie
Il ne faut pas céder, ne pas se résigner.
Hulot a modifié sa façon de consommer, de vivre au jour le jour, lui qui, comme les gens de sa génération, a été habitué à la vitesse (bagnoles, hélico), à manger de la viande plusieurs fois par semaine, à acheter dans les supermarchés. Il a d’ailleurs réduit le rythme de fabrication d’Ushuaia. Il nous invite à le suivre, à faire de la sobriété un mode de vie nouveau.
Gr/Montpellier 8/09/09
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