Le nouveau Woody Allen est arrivé avant le Beaujolais et comme à chaque fois, on y va de nos appréciations. « Pas un bon vin mais du folklore, une réelle fête, goût de banane, pitch light… Le réalisateur vénéré par les Bobos, drague sur leurs terres, fait du fric facile et surfe sur les modes européennes après avoir épuisé les new-yorkaises… Une espagnolade ensoleillée et poussive », etc.
Un scénario simple. Deux américaines en vacances à Barcelone, deux beautés opposées, l’une raisonnable, bosseuse, l’autre en Madonna, sexy et en désir d’avenir (sic). L’histoire, par trop attendue, verra basculer les rôles, perturbées qu’elles seront par le bestial Javier Bardem, peintre au grand appétit sexuel et à l’incroyable aplomb, à rendre jaloux la tribu répandue des coincés.
Le milieu friqué-intello. C’est à l’occasion d’un pince-fesses, que le beau tandem féminin va rencontrer le ténébreux et bestial peintre puis sa sublime et névrosée ex-femme, la Pénélope.
Miguel Barcelo (peintre catalan) et Almodovar sont dans les coulisses ou sur le plateau. Et c’est Pedro qui souffle à Woody l’idée de glisser une aventure homo entre l’ex et la nouvelle pour une relation sulfureuse à 3. Et les crises de nerf de Penelope.
Bien sûr, les poncifs des contrastes. Les artistos (sans problèmes de fins de mois ceux-là !) et les couples en Lacoste-golf-bateau dont les femmes bovarysent. Bien sûr encore, l’opposition un poil simpliste des américains propres sur eux et traditionnels-carrés-Coca-Cola avec des Espagnols à la latinité pétillante, explosive et à forte propension au vino tinto.
Quant à la forme, il semble que Woody Allen ne fasse aucun effort, pas de trouvailles originales dans les plans, du classicos et une bizarre voix off venue d’un autre siècle et quelques fondus à la Griffith (sans doute en guise de clin d’oeil… Bof !).
Pas de surprises mais un bon moment, souvent plaisant, pour ceux qui aiment cette ville, la peinture, le bon vin et peut-être l’éternelle complexité des rapports humains.
9/10/2008