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Le chimiste de Séville / 25 août


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Le chimiste de Séville

Nouvelle / guy rieutort


E

lle inventait tous les jours, il subissait chaque instant. Le couple résidait dans un appartement plus taudis que palace, calle de los Boteros à Séville. Elle était artiste, lui chimiste. Chaque jour, de l’aube à 17 heures, elle peignait des quantités de toiles dans le capharnaüm de son atelier de lumières et d’odeurs d’huile de térébenthine, de pigments minéraux mêlées au moisi et au tabac froid, tout en écoutant des musiques du monde et Nina Hagen à plein volume. Le soir venu, elle arpentait les rues effervescentes et magiques de sa ville andalouse. De Séville, elle connaissait toutes les venelles, les arpentait chimères en tête. Dans le silence et le retrait de son labo aux volets clos, aussi net et rangé qu'un bloc opératoire qui sentait le remugle et les produits chimiques, lui travaillait sans cesse. Il faisait des expériences.

(à suivre...) 

 

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