Le film « Désemtubages cathotiques » projeté en mars, dans le cadre du Forum Social Alternatif à St Paul de La Réunion, fut à juste titre qualifié de pamphlet par le représentant d’un quotidien réunionnais qui eut le courage d’être présent, tout comme le rédacteur en chef de « Témoignages ».
Le débat qui a suivi la projection ne fut pas inintéressant mais il esquiva - à dessein ?- la réelle liberté de la presse, les dérives de l’info-spectacle, y-compris locale...
Or, le film fait apparaître qu’enjeux et objectifs de la presse sont étroitement liés à ceux des annonceurs qui les font vivre.
Conséquence, rentabilité oblige, on procède au traitement vite fait et à bon marché, de l’info. C’est l'avènement du scoop, de l’annonce sensationnelle et les dérives qui s’en suivent. De l’avalanche de Nouvelles du JT, au Talk- show qui discrédite les hommes politiques qui s’y frottent, jusqu’à la Une provocatrice d’un quotidien régional de ce samedi 31 mars. Le télescopage du titre principal « Sexe sans complexe » avec « Le Piton de la Fournaise en éruption » est du meilleur effet, du grand art (involontaire ?) de communication.
Nous serions ciblés (conditionnel de précaution journalistique) comme des consommateurs, traités comme des moutons, manipulés. C’est ce que montre et démontre, sans conditionnel, le film qui nous invite à résister.
Subsistent quelques journaux qui ont encore une liberté et une ligne éditoriale de qualité. Lesquels ? Le Canard Enchaîné et ?
Alternative, radicale celle-là, l’émergence de nouveaux médias Audiovisuels comme TV créole ou ZALEA TV dont Anne Mazauric, sa cofondatrice, nous a dit combien les instances dirigeantes leur… feraient des misères. Rien n’est sûr mais nous aurions quelque raison de le croire !
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Désemtubages cathotiques
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Flics & citoyens
Vilipender la police, ses rapports avec les citoyens... On connaît la chanson ! Eh bien j'accepte de hurler avec les loups en dénonçant des pratiques intolérables par trop courantes en France ! Ce n'est pas forcément le cas en Espagne notamment, où la police est la clé de voûte de la démocratie encore fragile et les policiers, disons... Intelligents !
Loin de moi l'idée de contester la nécessité de la police. Premiers maillons entre la justice et le citoyen, chargés de faire appliquer la loi, les flics devraient être à la hauteur de leur mission. Or leur absence de discernement, leur attitude de cow-boy est aux antipodes de ce qu'une démocratie moderne est en droit d'attendre. Cela pose le problème du recrutement.
On pense immédiatement aux rapports exécrables entre forces de police et jeunes des banlieues mais permettez-moi de vous rapporter un exemple vécu il y a quelques années.
Trois policiers en planque, je l'apprendrai plus tard, m'ont pris sauvagement en chasse toutes sirènes hurlantes au sortir d'un café où je venais de me rafraîchir après un tennis. Ils m’ont poursuivi ainsi jusque dans un parking privé, ont jailli de leur véhicule, mains sur la gâchette, menacé, traité de dangereux alcoolique. Saisi de panique, j'ai pris la fuite.
En réponse à une provocation insensée, il y avait eu délit, j'en conviens. Pour autant cela devait-il se traduire par une matinée au poste, des commentaires humiliants proférés par un policier tapant un mot à la minute et me demandant de valider un compte rendu de procès verbal truffé de fautes. Et que penser de son collègue plus âgé qui me lança, d'un air méprisant : "Et c’est prof !"
J'avais alors près de 50 ans, blanc de peau, enseignant. Aujourd’hui, je ne suis pas surpris par les provocations récurrentes et leur cohorte de dérapages exercés par des flics qui n’ont pas changé, auprès d'une population qui cumule les travers d'être jeune, sans travail et d’avoir la peau basanée. -
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La Gazette Libre, l’édile et la démocratie
Balancer sur l’APQR et ses rapports avec les édiles locaux pourrait être considéré comme un exercice facile. Sauf qu'il s'agit de dénoncer des pratiques oligarchiques. (Cf. Le Petit Robert - Oligarchie : régime politique dans lequel la souveraineté appartient à un petit groupe.)
Dans Une Région du Sud, ces fameux édiles qui campent sur leurs petits nuages et dans leur pré carré qu'ils tiennent pour acquis à jamais, font usage de leur pouvoir pour contenir « naturellement » la presse.
Alors que font-ils ces mêmes « élus », comme disent les journaux locaux, quand un journal libre estampillé satirique, mais qui n’a pas les reins solides du Canard, distribue quelques claques, les moque et révèle au passage quelque affaire démocratiquement malhonnête?
Ils la vouent aux gémonies, la traitent de parasite, d’irresponsable et la traînent en justice.
« Pan sur le bec ! » Cancan pour une mort annoncée de « l’Agglo Rieuse ».
Résultat, ils contribuent à creuser le fossé entre eux et les citoyens qu’ils méprisent au point de ne pas imaginer que ceux-là mêmes puissent les sanctionner, ils en seront alors scandalisés bien sûr et les accuseront d’avoir dévoyé la démocratie. « Leur » démocratie qui ne peut s’accommoder de quelque gazette libre alternative, de quelque contre-pouvoir !